Millésime 2021 : entre aléas climatiques et qualité préservée

Publié le 18-10-2021 par Matthieu

Le millésime 2021 n’aura épargné aucun viticulteur de France. On fait le point sur la situation dans les vignobles de l’Hexagone. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas… Dans les vignes, peut-être plus qu’ailleurs, le proverbe prend encore une toute autre dimension. Si 2020 avait fait rimer qualité avec quantité, le millésime 2021 s’annonce plus nuancé. Une chose est sûre, il n’a pas laissé de répit aux vignerons français.

Une météo capricieuse

Tout au long de l’année 2021, les viticulteurs français ont dû redoubler de courage et de patience. Tout a commencé avec les destructeurs épisodes de gel au printemps qui n’ont épargné quasiment aucune région. Les plus touchés ont beaucoup perdu et les autres ont dû attendre quelques semaines pour voir comment la vigne allait réagir à cette agression. Le développement de la plante a souvent été altéré mais, à certains endroits, la vigne a su rebondir. Ouf ! Mais alors que la plupart des vignerons de l’Hexagone pensaient que le plus dur était derrière eux, les pluies se sont invitées au cœur de l’été. Ce début de saison estivale très humide a ainsi apporté son lot de mildiou. Pour les parcelles gelées, c’est la double peine : les attaques de la maladie sont encore plus agressives. Et comme si cela ne suffisait pas, certains viticulteurs ont encore essuyé des orages de grêle, des incendies et, dans certaines régions, un manque de soleil flagrant. La conséquence de cette année complexe et intense : une baisse des rendements quasiment partout en France. Pour l’heure, difficile de quantifier la récolte mais l’on annonce déjà entre 25 et 30 % de recul.

On vendange ?

Dernière question existentielle de l’année : quand démarrer les vendanges ? Les contrôles de maturité n’ont jamais été aussi nombreux. Réfractomètre (appareil pour mesurer la quantité de sucre du jus de raisin) à la main, les viticulteurs ont arpenté les rangs et scruté leurs parcelles pour déterminer la date optimale de récolte. La Provence a ouvert les festivités dès la 2ème quinzaine d’août. Du côté de Bordeaux, les premiers coups de sécateurs ont été entendus fin août dans les parcelles destinées aux Crémant puis quelques jours après pour les blancs et enfin mi-septembre pour les rouges. En Bourgogne, les dates de vendanges marquent un retour à la « normale » : après des années de vendanges très précoces, elles ont débuté en même temps que l’automne.

En Bourgogne, un vignoble divisé

Pas de surprise du côté de la Bourgogne : la date des vendanges a, encore une fois, été un véritable casse-tête. Récolter des Chardonnays précoces pour conserver toute leur fraîcheur ou, au contraire, leur laisser quelques jours de plus pour rechercher la richesse aromatique ? Si la question divise le vignoble chaque année, ce millésime 2021 bat tous les records. Pas d’ordre de marche, chacun a commencé à son rythme, dès que le raisin semblait à bonne maturité. Les parcelles gelées ont fortement redistribué les cartes et il a fallu s’adapter. Le vigneron bourguignon a de l’expérience et nous avons toute confiance en nos partenaires viticulteurs pour faire de ce millésime capricieux une petite merveille. Petit (gros) bémol, les volumes ne seront bien sûr pas au rendez-vous, nous attendons encore les chiffres définitifs…

Vignoble de Provence, entre qualité et petite quantité

En Provence, le vignoble n’a pas été épargné : après l’épisode de gel au printemps, le Var a dû faire face à un terrible incendie qui a ravagé une partie des vignes de Côtes de Provence. Dans leur malheur, les vignerons remercient la météo, plutôt indulgente pendant le reste de l’été. Chaude et sèche, la saison a permis d’échapper à l’oïdium et au mildiou, laissant la vigne dans un très bel état sanitaire au moment du premier coup de sécateur. Au moment où nous écrivons ces lignes, il y a encore des incertitudes sur les volumes récoltés mais, nul doute que le millésime sera de qualité, pas de quantité.

A Bordeaux, petite quantité rime avec qualité

Le Bordelais ne fait pas exception, frappé par d’importants épisodes de gel au printemps, les mêmes parcelles ont ensuite souffert du mildiou. La situation est cependant différente d’une appellation à l’autre et même d’une parcelle à l’autre. Pour le plus grand bonheur des vignerons, une majorité des raisins sont magnifiques. Alors, là encore, les volumes seront en baisse mais la qualité est au rendez-vous. Les raisins épargnés par tous les aléas climatiques ont peu de grains et une peau épaisse, les jus sont savoureux. Cela promet des tanins raffinés.

 

Ce focus sur trois régions viticoles de France donne un aperçu de la situation dans le reste des vignobles du pays. On peut affirmer sans se tromper que le millésime a été dur pour tout le monde mais que chaque vigneron passionné saura en tirer le meilleur. Mon Vin Français soutient cette viticulture bleu-blanc-rouge millésime après millésime.

 

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